jeudi 29 novembre 2012

Que restera-t-il du Printemps Érable - Joseph Facal

« Je crois que nous restons dans un monde plus capitaliste que jamais.
La mondialisation que l'on peut critiquer et aménager est un processus irréversible.
On a beau se dire environnementaliste, nos sociétés consuméristes et productivistes ont une soif irréfrénable de pétrole.
On est tous un peu des écologistes du dimanche. On sort notre bac de compostage, mais lorsqu'il s'agit de faire de vrais sacrifices, ''ah bin là, on reste encore attaché à notre culture de l'autoroute et de l'automobile''.
Alors de dire que le conflit étudiant est le début d'un monde meilleur et d'un avenir radieux, on se permettra de rester sceptique. »

Facal, Joseph. Que restera-t-il du Printemps Érable? Entrevue au Voir le 28-11-12. Télé-Québec

samedi 24 novembre 2012

Lettre à l'honorable Edmund Burke - Mary Wollstonecraft

« Car c'est pour une imposture risible de prétendre qu'un homme se bat pour sa patrie, son foyer, ou son temple, quand il ne possède ni liberté, ni propriété - Sa propriété est dans la force de ses bras - et ces bras sont désormais contraint de tirer des cordages sous les ordres d'un jeune tyran maussade qui a sans doute obtenu sa position grâce aux relations de sa famille, ou parce que son père, dont l'intérêt dans un bourg, ou la voix au sénat était agréable au ministre, a prostitué son vote. »

Wollstonecraft, Mary. 2003. Une anglaise défend la révolution française : réponse à Edmund Burke. Éditions du S.I.H.S. Paris.

mardi 20 novembre 2012

Le malaise de la modernité - Charles Taylor

« Mais en même temps qu'elles [les structures familiales et les hiéarchies traditionnelles que représentaient les anciens horizons moraux] nous limitaient, elles donnaient un sens au monde et à la vie sociale. Les choses qui nous entourent ne représentaient pas seulement des matières premières ou des instruments pour la réalisation de projets : leur place dans la chaîne des êtres leur conférait un sens. (...) Dans la même perspective, les rites et les normes de la société jouaient plus qu'un simple rôle fonctionnel. On a pu parler de ''désenchantement du monde'' à propos du discrédit jeté sur les hiéarchies. Du coup, les choses ont perdu leur aura. »

Taylor, Charles. 1991. Le malaise de la modernité. Éditions du Cerf. Paris

dimanche 18 novembre 2012

Tomahawk - Christian St-Germain

« Nous avons poussé le conservatisme à l'extrême je ne peux plus vivre avec les classeux de déchets recyclables les débiles légers en phase anale de la conserve les proprets de la tondeuse électrique les donneux de leçons sur l'Articque toute la curie des collectionneurs de fientes les préfets de discipline de la couche jetable ce monde ne demande qu'à mourir dans l'extrême éjaculat sous le sépulcre planétaire des fatigues des mauvaises pensées [...] nous prenons des bains de minuit moins cinq en amoureux au bord de l'abîme »

St-Germain, Christian. 2012. Tomahawk. Éditions de Noroît. Montréal

mardi 13 novembre 2012

La distinction, critique social du jugement - Pierre Bourdieu

« Le vieillissement social n'est pas autre chose que ce lent travail de deuil ou, si l'on préfère, de désinvestissement (socialement assisté et encouragé) qui porte les agents à ajuster leurs aspirations à leurs chances objectives, les conduisant ainsi à épouser leur condition, à devenir ce qu'ils sont, à se contenter de ce qu'ils ont, fût-ce en travaillant à se tromper eux-mêmes sur ce qu'ils sont et sur ce qu'ils ont, avec la complicité collective, à faire leur deuil de tous les possibles latéraux, peu à peu abandonnés sur le chemin, et de toutes les espérances reconnues comme irréalisables à force d'être restées irréalisées. »

Bourdieu, Pierre. 1979. La distinction, critique social du jugement. Éditions de minuit. Paris