dimanche 30 décembre 2012

La guerre des écoles - Gérald Boutin

« Tout se passe, écrit-elle en substance [à propos de l'arrivée de ''l'école nouvelle'' et de la fin de la transmission des connaissances en éducation], comme si l'on demandait aux générations actuelles de refaire un monde par leurs seuls moyens, de réinventer plutôt que de s'inscrire dans le déroulement de l'histoire. »

Boutin, Gérald. 2012. La guerre des écoles : entre transmission et construction des connaissances. Éditions Nouvelles. Montréal

mardi 18 décembre 2012

Conditions de l'homme moderne - Hannah Arendt

« La réalité et la solidité du monde humain reposent avant tout sur le fait que nous sommes environnés de choses plus durables que l'activité qui les a produites. »

Arendt, Hannah. 1961. Conditions de l'homme moderne. Calmann-Lévy, Paris.

vendredi 7 décembre 2012

L'empire du moindre mal - Jean-Claude Michéa

« Car si l'économie a désormais vocation, en lieu et place des anciennes théologies, à définir la voie que l'humanité doit suivre - celle de la Croissance illimitée, ce nouveau ''baume à toutes les plaies'' -, c'est bien en réalité, parce que, sous le masque intimidant de la ''nécessité'', elle ne constitue elle-même rien d'autre, depuis le début, qu'une idéologie invisible et une religion incarnée. »

Miché, Jean-Claude. 2007. L'empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale. Flammarion Paris.

jeudi 6 décembre 2012

Le Veau d'Or est vainqueur de Dieu - S. Latouche

« La religion de l'économie se révèle alors la plus prodigieuse construction symbolique inventée par le génie humain pour justifier la souffrance qu'une partie de l'humanité inflige à l'autre. »

Latouche, S. 2004. Le veau d'or est vainqueur de Dieu. Essaie sur la religion de l'économie. La revue du MAUSS semestrielle, n. 27. Paris.

jeudi 29 novembre 2012

Que restera-t-il du Printemps Érable - Joseph Facal

« Je crois que nous restons dans un monde plus capitaliste que jamais.
La mondialisation que l'on peut critiquer et aménager est un processus irréversible.
On a beau se dire environnementaliste, nos sociétés consuméristes et productivistes ont une soif irréfrénable de pétrole.
On est tous un peu des écologistes du dimanche. On sort notre bac de compostage, mais lorsqu'il s'agit de faire de vrais sacrifices, ''ah bin là, on reste encore attaché à notre culture de l'autoroute et de l'automobile''.
Alors de dire que le conflit étudiant est le début d'un monde meilleur et d'un avenir radieux, on se permettra de rester sceptique. »

Facal, Joseph. Que restera-t-il du Printemps Érable? Entrevue au Voir le 28-11-12. Télé-Québec

samedi 24 novembre 2012

Lettre à l'honorable Edmund Burke - Mary Wollstonecraft

« Car c'est pour une imposture risible de prétendre qu'un homme se bat pour sa patrie, son foyer, ou son temple, quand il ne possède ni liberté, ni propriété - Sa propriété est dans la force de ses bras - et ces bras sont désormais contraint de tirer des cordages sous les ordres d'un jeune tyran maussade qui a sans doute obtenu sa position grâce aux relations de sa famille, ou parce que son père, dont l'intérêt dans un bourg, ou la voix au sénat était agréable au ministre, a prostitué son vote. »

Wollstonecraft, Mary. 2003. Une anglaise défend la révolution française : réponse à Edmund Burke. Éditions du S.I.H.S. Paris.

mardi 20 novembre 2012

Le malaise de la modernité - Charles Taylor

« Mais en même temps qu'elles [les structures familiales et les hiéarchies traditionnelles que représentaient les anciens horizons moraux] nous limitaient, elles donnaient un sens au monde et à la vie sociale. Les choses qui nous entourent ne représentaient pas seulement des matières premières ou des instruments pour la réalisation de projets : leur place dans la chaîne des êtres leur conférait un sens. (...) Dans la même perspective, les rites et les normes de la société jouaient plus qu'un simple rôle fonctionnel. On a pu parler de ''désenchantement du monde'' à propos du discrédit jeté sur les hiéarchies. Du coup, les choses ont perdu leur aura. »

Taylor, Charles. 1991. Le malaise de la modernité. Éditions du Cerf. Paris

dimanche 18 novembre 2012

Tomahawk - Christian St-Germain

« Nous avons poussé le conservatisme à l'extrême je ne peux plus vivre avec les classeux de déchets recyclables les débiles légers en phase anale de la conserve les proprets de la tondeuse électrique les donneux de leçons sur l'Articque toute la curie des collectionneurs de fientes les préfets de discipline de la couche jetable ce monde ne demande qu'à mourir dans l'extrême éjaculat sous le sépulcre planétaire des fatigues des mauvaises pensées [...] nous prenons des bains de minuit moins cinq en amoureux au bord de l'abîme »

St-Germain, Christian. 2012. Tomahawk. Éditions de Noroît. Montréal

mardi 13 novembre 2012

La distinction, critique social du jugement - Pierre Bourdieu

« Le vieillissement social n'est pas autre chose que ce lent travail de deuil ou, si l'on préfère, de désinvestissement (socialement assisté et encouragé) qui porte les agents à ajuster leurs aspirations à leurs chances objectives, les conduisant ainsi à épouser leur condition, à devenir ce qu'ils sont, à se contenter de ce qu'ils ont, fût-ce en travaillant à se tromper eux-mêmes sur ce qu'ils sont et sur ce qu'ils ont, avec la complicité collective, à faire leur deuil de tous les possibles latéraux, peu à peu abandonnés sur le chemin, et de toutes les espérances reconnues comme irréalisables à force d'être restées irréalisées. »

Bourdieu, Pierre. 1979. La distinction, critique social du jugement. Éditions de minuit. Paris

lundi 29 octobre 2012

Le politique et le religieux - Thierry Hentsch

« Nous, ''modernes'', avons beau nous vanter ou nous désoler d'avoir ''tué Dieu'', selon le mot de Nietzsche, nous n'avons pas pour autant comblé le manque. Nous n'avons pas résolu l'énigme ni éradiqué en nous le désir de transcendance, le besoin de conjurer la mort - fût-ce par l'apprivoisement de la mort même. »

Hentsch, Thierry. 1993. Introduction aux fondement du politique - Le politique et le religieux. Québec, Presses de l'Université du Québec

samedi 20 octobre 2012

L'avenir des religions séculières - Raymond Aron

« Mais il n'est pas moins vrai que les masses sont manoeuvrées plutôt qu'autonomes. On leur fait adorer un être qu'elles ignorent. Et si la vie moderne, par sa complication même, suppose, à chaque instant, un mécanisme d'autorité que chacun est condamné à subir, même quand on laisse à tous l'illusion qu'ils l'ont choisi. »

Aron, Raymond. 1990. « L'avenir des religions séculières », dans Chroniques de guerre, Paris, NRF, page 943.